Sur l'importance d'une mise en condition du spectateur par le biais des dispositifs

sur-importance-mise-en-condition-spectateur15 février 2013
13h30
Local J-4255
Pavillon Judith-Jasmin

Pour Émile Morin, l’effet de présence est déclenché par la mise en place d’un dispositif ayant comme fonction première la mise en condition d’écoute (ou situation) aiguë du spectateur. Prenant exemple sur une série d’œuvres issues de divers courants de l’art, il propose de s’attarder sur trois types de dispositifs générateurs de ces conditions singulières d’écoute, à la fois stratégies conceptuelles et procédés techniques.

l’espace augmenté : le dispositif scénographique comme moteur de création
l’interface : le dispositif technique ou technologique comme mécanisme d’amplification de présence
l’écoute déstabilisée : le détournement des mécanismes de perception

De plus, sur ces bases, il propose de poser un regard plus approfondi sur deux œuvres importantes du collectif Recto Verso dont il aura été l’instigateur, Parcours Scénographique et Un Paysage/Eine Lanschaft/A Landscape, où l’entrecroisement étroit du processus même d’écriture de l’œuvre, du procédé multidisciplinaire inédit la régissant, et du développement du dispositif scénographique, participe à une mise en condition vouée à provoquer les conditions d’une écoute intense pour le spectateur.

Biographie

Émile Morin est artiste indépendant basé à Québec, ses nombreuses installations et œuvres scéniques furent présentées en Europe, en Australie, aux États-Unis et au Canada. Parmi d’autres, au Châtelet de Paris (France), au Tesla de Berlin (Allemagne), au festival BEAP à Perth (Australie), au Banff Center et au Musée d’art contemporain de Montréal (Canada).

Au cours des 30 dernières années, sa trajectoire professionnelle est composée d’une pratique artistique continue et de la direction artistique d’organisations reconnues pour leur singularité, Recto Verso et son festival Le Mois Multi ainsi qu’Avatar, l’association de création sonore. Par le développement d’une pensée de renouvellement des formes au sein de groupes de création précurseurs qu’il a dirigé, il a nourri une connaissance avancée de la création multidisciplinaire et de l’art numérique (autant pratique que théorique), il a développé des stratégies de création innovatrices, tout comme des moyens techniques de création inédits. De plus, il a collaboré à plusieurs événements nationaux et internationaux et auprès de structures gouvernementales comme consultant et penseur afin d’analyser, comprendre et définir les paramètres des nouveaux axes de création, que ce soit en multidisciplinarité ou en art numérique.

Basée sur ce qu’il appelle une "esthétique de la complexité", sa création utilise et juxtapose plusieurs disciplines afin d’élaborer des installations, des espaces scénographiques, des œuvres immersives et des constructions « dramatiques ». La multidisciplinarité qui caractérise ses œuvres révèle sa singularité dans l’utilisation systématique d’une multitude de mécaniques qui reproduisent et détournent des effets, des phénomènes et des mouvements de la nature.  L’élaboration de ses dispositifs sonores et visuels cherche à provoquer et à modifier les modes de perception du spectateur et sa compréhension de l’espace qu’il habite et qui l’entoure. Depuis plusieurs années, Émile Morin fait usage intensif, mais critique, des nouveaux outils technologiques.